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 Réflexions pour qui entre en Photographie

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alfa

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MessageSujet: Réflexions pour qui entre en Photographie   Réflexions  pour qui entre en Photographie Empty26/11/2015, 13:57

Bon, je sais que je vais encore chagriner ceux qui pensent qu'on ne doit pas "se prendre la tête", mais ça fait du bien de croiser des gens qui partagent sa vision de la pratique photographique :
Voici quelques réflexions que je tente de partager (croisées par hasard sur le site d'un photographe canadien):



Copyright Aurélien PIERRE - 2015
Une question que chacun devrait se poser de temps en temps, bien plus que “comment faire de la photo ?”, est “Pourquoi faire de la photo ?”.

Sommaire
1 Pour le plaisir ?
2 Pour capturer l’instant, pour en garder la mémoire ?
3 Pour capturer la beauté du monde ?
4 Pour dire quelque chose ?
5 Quelques citations
Pour le plaisir ?

La réponse que la plupart des gens commenceront par donner, c’est qu’ils ont du plaisir à faire des photos. C’est vrai, c’est un préalable indispensable. On se fait offrir ou l’on achète un bel appareil, on a plaisir à l’utiliser, on a plaisir à voir le résultat, à le montrer. Le problème de ce genre de plaisir, c’est qu’il dure le temps que dure la nouveauté du jouet. Le syndrome de Noël, nous le connaissons tous. Si rien ne vient renouveler la flamme, le beau jouet finira sur une étagère, remplacé par un autre, plus beau et plus nouveau.

Le plaisir, c’est bien, mais ça ne va pas suffire, et surtout ça risque de ne pas durer.

Pour progresser dans sa pratique, il va falloir travailler, apprendre, essayer, se tromper, recommencer, jusqu’à comprendre ce qu’on fait, et comment le faire mieux. Il n’y a aucun plaisir là dedans, c’est de la sueur et de l’effort. Si rien d’autre que le plaisir ne motivait votre pratique, il y a fort à parier que vous ne franchissiez jamais cette étape.

Pour capturer l’instant, pour en garder la mémoire ?

Le retour de la maternité, le premier anniversaire de bébé, les vacances en famille, le mariage de la cousine, ou juste un coucher de soleil, un selfie en amoureux… Ce sont de très belles raisons de faire des images. Mais il y a un problème : le temps que vous passez à immortaliser l’instant, vous ne le vivez pas vraiment. Vous devenez observateur, et non plus acteur. C’est le paradoxe de l’instagrammeur, qui passe ses journées à mettre en scène sa propre vie avec force selfies (les Québécois disent egoportrait, c’est encore plus clair), ou du touriste Japonais, qui parcourt le Louvre en 25 min, sans s’arrêter pour regarder mais en prenant une photo devant chaque tableau.

Capturer l’instant, c’est bien, mais seulement si vous ne voulez pas en faire partie, et surtout c’est un souvenir de quelque chose que vous n’avez pas vraiment vécu.

Pour progresser dans sa pratique, il va falloir cesser de faire de la photo “à côté”, en marge de tous ces petits et grands événements de la vie, pour se consacrer à 100% à la recherche d’images dans la plage de temps que l’on se donne. Provoquer le moment, ou l’attendre, se tenir prêt, l’anticiper, suer pour aller chercher la photo. Vous ne pouvez pas espérer produire d’image intéressante en faisant autre chose en même temps.

Pour capturer la beauté du monde ?

On est ici dans une démarche déjà plus réfléchie. Collectionner les jolies scènes, les jolis sujets. Le problème, c’est que c’est vite ennuyeux si vous restez collé à la réalité : d’abord parce que peintres et photographes ne font que cela depuis des siècles, ensuite parce que la photo de carte postale, on a vite fait le tour. C’est sympathique pour décorer le salon, mais ça n’émeut pas spécialement. Ça n’a rien d’original, rien de révolutionnaire, rien de choquant, rien de troublant, rien qui marquera l’esprit.

Vouloir faire de belles images, c’est un choix honorable, mais qui risque de produire un résultat plat, vide et sans substance. Comme une jolie fille sans cervelle.

(...)


Pour dire quelque chose ?

Cette démarche est probablement la plus riche. À mon avis, l’art n’est qu’une façon de regarder et de montrer le monde. Une façon qui est propre à chacun, et que chaque aspirant artiste devrait trouver pour lui-même.

Denis Brihat, dans une interview, disait “On ne fait jamais que son autoportrait” :



Qui êtes-vous et qu’avez-vous à dire ? Qu’est-ce qui vous touche, vous émeut, vous énerve, vous effraye, vous donne de l’espoir ? Ces sujets ont été pour beaucoup de photographes (voir ci-dessous) le point de départ de leur travail. La suite relève alors du parcours initiatique.

Comment voyez-vous le monde ? Comment voyez-vous la réalité ? Comment voyez-vous ce qu’elle devrait être ? Cette façon de voir est la signature visuelle de tous les grands photographes.

En utilisant la photographie comme un langage, en s’en servant pour raconter des histoires, attirer l’attention, dénoncer, choquer, se créer un univers personnel, on sort de la photo “belle” pour rentrer dans la photo “intéressante”. Et il y a beaucoup plus à faire de ce côté là.

Quelques citations

Traduction depuis l’Anglais par l’auteur. Source : Eric Kim

Dorothea Lange (Bourse Guggenheim) :

Un appareil photo est un outil pour apprendre comment regarder sans appareil.
Chacun devrait vraiment utiliser un appareil photo comme s’il allait être complètement aveugle demain.
Choisissez un thème et travaillez le jusqu’à épuisement. Ce doit être quelque chose que vous aimez vraiment ou que vous détestez vraiment.


Bruce Gilden (Agence Magnum, European Publishers Award for Photography, Guggenheim Fellow) :

Photographiez qui vous êtes.

Constantine Manos (Agence Magnum, Médaille d’excellence Leica, Prix d’Arles, New York Art Directors’ Award) :

Essayez de ne pas faire de photos qui montrent simplement à quoi ressemble quelque chose. Par la façon dont vous mettez les éléments d’une image dans un cadre, essayez de montrer quelque chose qui n’a jamais été vu auparavant, et qui ne sera plus jamais vu.


David Alan Harvey (Agence Magnum) :

Vous devez avoir quelque chose “à dire”. Vous devez être brutalement honnête avec vous-même à ce sujet. […] Aujourd’hui, avec la capacité de chacun à produire des images techniquement parfaites avec un téléphone, vous avez besoin d’être un “auteur”. […] Sans idées tangibles, pensées ou sentiments, et sans quelque chose de presque littéraire susceptible de contribuer à la conversation, le photographe d’aujourd’hui va se retrouver perdu dans l’océan de la médiocrité. À présent, la photographie est clairement devenue un langage. […] Soyez alors un poète, pas un écrivain technique.

Steve McCurry (Agence Magnum, Médaille d’or Robert Capa, 1er prix World Press Photo, membre de la Royal Photographic Society, etc.) :

Si vous regardez le travail des photographes que vous admirez, vous verrez qu’ils ont trouvé un endroit ou un sujet particulier, qu’ils l’ont creusé profondément, et qu’ils en ont extrait quelque chose de spécial. Cela requiert du dévouement, de la passion, et du temps.

Richard Avedon :

Il n’y a aucune vérité en photographie. Il n’y a aucune vérité sur la personne de quiconque. Mes portraits sont bien plus tournés sur moi-même que sur la personne que je photographie.
Le moment où un fait ou une émotion est transformé en photographie n’est plus un fait mais une opinion. Il n’y a aucune inexactitude en photographie. Toute photographie est exacte. Mais aucune d’elles n’est la vérité.
La caméra ment toujours. Tout ce qu’elle fait est mentir puisque vous choisissez un moment plutôt qu’un autre. Dès que vous avez fait ce choix, vous avez menti à propos de quelque chose de plus large. […] Chaque artiste trie et choisit le moment qu’il souhaite peindre où au sujet duquel il veut écrire. Les photographes font pareil.
Je pense que le plus gros problème vient du fait que la photographie n’est pas un reportage, ce n’est pas du journalisme, c’est de la fiction. Quand je vais dans l’Ouest et que je travaille sur la classe ouvrière, c’est ma vision. Comme John Wayne est la vision de l’Ouest par Hollywood. Cela signifie que mon idée de la classe ouvrière est une fiction.

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Jicé

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MessageSujet: Re: Réflexions pour qui entre en Photographie   Réflexions  pour qui entre en Photographie Empty27/11/2015, 09:07

Tout à fait en phase avec ce qui est dit, merci Alain de nous aider à comprendre ce qui nous anime et que nous ne saurions expliquer de si belle façon.
J'ajouterai qu'il n'est pas fait mention de l'équipement matériel dont le choix dépend plus de la passion pour un sujet que de ses revenus personnels et c'est heureux car l'investisement pour de bonnes photos est plus intellectuel et physique que pécunier.
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